Fred
Destination Gibraltar, de Paris à Bragança.
Dernière mise à jour : 24 janv. 2021

Covid ou pas, la destination de cet été 2020 a été Gibraltar. Beaucoup de nos amis ont annulé ou reporté leur voyage par crainte de contamination. A moto, en autonomie ou presque, nous avons tenté l’aventure en suivant de près les annonces gouvernementales via le compte Twitter France Diplomatie et le site internet associé (www.diplomatie.gouv.fr), tous deux très bien faits. Comme à notre habitude, nous partons légers, 2 valises pour les affaires de rechange et le top case pour les tenues de pluie et le sac à main de madame, tenues de pluie dont nous aurions presque pu nous passer ici (peut être que le sac à main aussi d’ailleurs !). Sans oublier les masques et le gel hydro.
Et ça a été notre premier vrai voyage en 1200GS, un peu plus de 5000 kms aller-retour en 16 jours sur les routes de France, d’Espagne et du Portugal et quelques moments assez magiques sur lesquels nous reviendrons dans ce post et dans les suivants. Une fois n’étant pas coutume, nous avions une trace type, inspirée des sites de partage moto (moto-trip en particulier), mais surtout quelques points d’intérêts que nous souhaitions visiter absolument durant ce séjour.
Départ de Rambouillet un dimanche matin et un premier stop à Tours pour raison familiale. Pas de fioriture, trajet fait en direct via autoroute. Plusieurs tapes sur l'épaule le long du trajet, ben oui, dès que je dépasse le 110, Sophie râle ! Comme à mon habitude quand je séjourne à Tours, petit passage devant la cathédrale pour admirer quelques instants la rosace qui me fascine tant depuis maintenant un paquet d'années.
Notre parcours se poursuit ensuite en direction d'Angoulême, puis Puisseguin, pour notre première étape officielle de ces vacances. Nous passerons la nuit au Château Fleur de Roques, au milieu des vignes, à quelques kilomètres de Puisseguin et de Saint-Emilion, une adresse que nous recommandons. Une bouteille de l'excellent cru local (Fleur de Roques, Puisseguin-St Emilion, année 2018) et quelques tapas dans le jardin du château terminent notre journèe. La matinée du lendemain commence par des déambulations aléatoires au milieu des vignes à la recherche des grands crus de la région, Petrus en tête de liste, de quoi faire rêver n'importe quel amateur de vin. Séance photo, passage obligé par Pomerol et le typique village de Saint Emilion avant de reprendre notre trajet vers l'étape suivante.
J'avais lu que la traversée des Landes à moto ne présentait pas beaucoup d'intérêt, longues lignes droites au milieu des pins, un peu monotone et c'est exactement la sensation que nous avons eu, pas mécontent d'arriver à St Jean de Luz, de pouvoir se promener dans ses ruelles étroites, à l'ombre des maisons à toiture et volets rouges, de prendre un verre place Louis XIV et de passer une heure ou deux sur la plage pour laisser passer la chaleur avant de reprendre la route. Nous quittons St Jean de Luz en montant vers Socoa et longeons le bord de mer jusqu'à Hendaye, un peu de circulation mais le paysage vaut ces quelques minutes de patience.

Souhaitant éviter les grosses agglomérations et pas super chauds pour passer la nuit à Bilboa, nous quittons l'autoroute, traversons Guernica (connue par le tableau de Picasso et le bombardement de 1937 qui a rasé la ville) pour poser la moto sur sa béquille à Mundaka. Située dans l'extrémité nord de la Réserve de la Biosphère d'Urdaibai, la localité dispose de deux miradors exceptionnels dans le haut de Portuondo et dans la tour de guet de la ville, depuis lesquels on peut apprécier les bancs de sable et l'embouchure de la ria de Mundaka, spot de surf à marée montante. La place centrale fourmille, les gosses font la queue devant le kiosque du marchand de friandises, l'impression que toutes les familles de la ville s'y réunissent au coucher du soleil pour prendre un verre et partager les événements de leur journée dans une ambiance faisant oublier la crise sanitaire. Côté resto, le seul ouvert, celui du 'Casino' a été le gros flop de la journée.
Levé à l'aube pour l'étape la plus longue de notre descente vers le sud, si tout va bien, nous serons au Portugal ce soir. Mais avant, notre curiosité nous emmène à Bakio, par la route longeant la côte, pour découvrir le Gaztelugatxe (imprononçable), îlot relié au rivage par un pont piétonnier. Chemin sinueux et 241 marches pour l'approcher et l'immortaliser (Tip : une arrivée avant 11h évite de payer l'accès). Nous rejoignions ensuite l'A8 pour passer Santander et Torrelavega, bifurquons au sud à Pasués pour suivre la N-621, probablement la plus belle route du Nord de l'Espagne. Elle traverse le parc national Picos De Europa, avec ses sommets qui culminent à 2600m, ses gorges acérées et ses routes sinueuses, elles sont un plaisir à parcourir pour les motards, et nous ne sommes pas les seuls à en profiter. L'histoire raconte que leur nom tient du fait qu'ils sont visibles de l'océan et sont les premières terres visibles des marins qui naviguaient à vue.

Nous quittons la N-621 à Puente Villarente, laissons Leon et La Baneza sur le côté, pour prendre la LE-125 à Castrocontigo De La Valderia, puis la ZA-925 à Pueblo de Sanabria en direction de la frontière portugaise. Nous passons la frontière hispano portugaise à Portelo, comme des contrebandiers, pieds à terre, sur un chemin pavé pas très large, au milieu des poules qui se baladent en liberté. Le camping car que nous croisons en sens inverse sera très certainement obligé de faire demi tour, m'étonnerait qu'il ait pu passer.
La route ensuite est étroite et sinueuse, mal entretenue (pas mécontent d'être parti avec la GS sur ce coup là), l'impression de traversée un désert aride, proche des paysages du Larzac. Accélération - frein - virage à droite, accélération - frein - virage à gauche, je m'éclate comme un fou mais Smathiew commence à se lasser de la monotonie du paysage. Nous arrivons vers 19h à Bragança où une chambre d'hôtel nous attend après plus de 600 kms et 8 heures sur la selle.
La suite dans un prochain post.