Fred
Stelvio mais pas que !

Il y a des centaines d'articles sur le net à propos du Stelvio ou Passo della Stelvio et nous partageons la majorité des informations qui y sont décrites. Ce col routier qui culmine à plus de 2750m est un des lieux de pèlerinage des motards européens. Il suffit de jeter un oeil aux plaques d'immatriculation des bécanes alignées le long de la route pour s'en rendre compte. Pas moins de 60 virages ...en épingle en font un point de passage obligé et laissent rêveur ceux qui n'y sont pas encore passés (en tout cas, c'était mon cas avant d'y emmener la Beu Meu).
Nous sommes partis du Lac de Côme ou nous avions séjourné quelques jours. Loin de la foule touristique de Bellagio bien connue pour ces célébrités, la vie est nettement plus paisible sur l'autre rive à Abbadia Lariana ou à Varenna où nous avions posé les valises latérales de la moto. Les abords du Lac dégagent une espèce de quiétude et de sérénité qui rendent cet endroit magique.
La SS38 nous emmène à Bormio et nous permet d'attaquer le col par la face ouest. La route n'est pas large, parfois sans protection et parsemée de tunnels. Il n'y a pas trop de monde, ça passe bien, content d'avoir un engin maniable et pas trop rigide, je n'ose pas imaginer passer ici avec une grosse cylindrée de marque américaine que je ne citerai pas (mais que j'aime par ailleurs). Une fois au sommet, l'atmosphère change, ça grouille de partout. On profite de la pause pour tester la spécialité locale : le sandwich choucroute/saucisse/fromage. Aucun article sur le Stelvio n'en parle ! dommage, cela nous aurait permis d'éviter la digestion difficile...
Séance photo traditionnelle et on se lance dans la face Est. Moins serein qu'à l'Ouest même si la route est meilleure et protégée par un parapet. Beaucoup de monde, vélo, auto, moto et bus se partagent la chaussée, les inconscients sont de sortie, j'évite de justesse un bus qui prend les 2 voies sans visibilité dans une épingle. Un photographe posté en embuscade nous mitraille, on regardera ce soir sur son site web ce que ça donne. Demi Tour et on remonte. Sans s'arrêter de nouveau au sommet, on enchaine sur la partie suisse et la descente vers Müstair via le col de l'Umbrail. La route est bonne, plus propre, alternant courbes larges et épingles serrées, pas moins dangereuse pour autant. En témoigne la moto par terre en sortie de virage, rien de grave, le gars est debout bien entouré par ces potes qui font la circulation, on poursuit la descente sans s'arrêter après quelques signes de main rassurants. En résumé, je qualifierais la partie italienne de 'technique' et celle ci de 'roulante'.

Nous passons la nuit à Müstair, hôtel Luin B&B choisi pour son spa et sa terrasse face aux alpages. La ville fait très carte postale suisse avec ces chalets blancs et fenêtres fleuries. Je ne comprend pas grand chose au dialecte local (le romanche) mais Sophie a des notions d'allemand et fait la traduction. Nos hôtes ne font pas vraiment d'effort pour nous faciliter la tache, même si je reste persuadé qu'ils parlent anglais à minima. Je n'ai retenu qu'un seul mot 'viva'!
Nous n'avons pas eu le temps de pousser vers les Dolomites. On y reviendra de toute façon.
Le trajet entre Müstair et Davos par la route 28 est aussi une très belle ballade à faire à moto. La route du Val Müstair est superbe, succession de cols, en forets ou au milieu d'alpages en altitude. Cerise sur le gâteau, l'impression d'être seuls et d'avoir le bitume rien que pour nous. Le passage du Flüelapass, avant d'arriver à Davos, reste un grand moment de ce trip à voir absolument si vous passez dans la région.
En résumé, ce n'est pas si loin que ça et ce n'est pas une des plus belles ballades à moto pour rien. N'hésitez plus, enfourchez votre engin et c'est parti.